La petite chronique intitulée « La vie secrète d’une rédaction » (MS 230) a déclenché quelques réactions – c’était un peu le but poursuivi ! Nous vous livrons ici deux remarques parvenues à la rédaction. Tout d’abord Jean-Claude :
«J’ai été particulièrement intéressé par l’article d’Emmanuel Blanchard, concernant une évolution possible de FS X. Je suis amateur de VFR basse altitude, vitesse modérée. C’est dire que je privilégie l’aspect promenade de découverte, dans le simulateur.
Je pense qu’il existe deux catégories d’amateurs de FS X :
- Les pilotes de liners, peu soucieux de la finesse du décor, concentrés sur la technique du vol aussi proche que possible de la réalité du pilotage réel.
- Et ceux, comme moi, qui sont surtout motivés par la qualité du décor.
Bien entendu les add-ons nous sont d’un précieux secours, d’autant plus qu’ils s’améliorent d’année en année, pour se rapprocher sans cesse de la configuration réelle du décor survolé (voir France VFR HD et FTX OrbX entre autres).
Deux simulateurs différents en fonction de l’usage que l’on compte en faire, serait peut-être une piste à suggérer aux développeurs. Car la cohabitation des deux types d’utilisation ne peut se faire qu’en lésant plus ou moins chaque type. »
Ensuite un message de Philippe :
«Deux inquiétudes à la lecture de votre article "La vie secrète d'une rédaction ". Vieux lecteur de votre revue j'espère que la version numérique ne sonne pas le glas de la version papier.Quant au projet de ségrégation entre vfr et ifr il serait dommage de ne plus pouvoir, dans le même environnement virtuel, voler en ulm ou en Marchetti , programmer un vol en Rg 100 et en finale apercevoir furtivement la lagune et le campanile de Venise puis, après l'atterrissage, repartir en Robinson R44 vers l'aéroport Nicelli ou même, soyons fous, vers la place Saint Marc. Par les temps qui courent dans cette époque morose le fait de pouvoir combiner dans le même simulateur des vols " réalistes " et des fantaisies inconcevables dans la réalité, soit pratiquer une simulation "sérieuse" mais aussi s'octroyer une part de liberté n'a pas de prix. Cette liberté est une denrée de plus en plus rare qui garde toute sa saveur même quand elle est virtuelle.
En résumé j'espère pouvoir continuer à feuilleter votre revue papier et après la défection de FSX, fort heureusement sauvé par P3D, pouvoir continuer à bénéficier d'un simulateur polyvalent permettant d'évoluer virtuellement dans toutes les disciplines du monde aérien civil. »
Les réponses à ces réflexions méritent d’être partagées par tous nos lecteurs. Tout d'abord, vous pouvez être rassurés : il n'est pas question pour le moment de remplacer la version papier du magazine par une édition entièrement numérique. Micro Simulateur fait partie de ces rares magazines dont le support physique est un réel avantage. Nos lecteurs imaginent mal suivre un plan de vol détaillé sur l'écran d'un smartphone ou d'une tablette ! La version numérique n'est qu'une déclinaison du magazine, pas une solution de remplacement.
Pour évoquer l'article sur "la vie secrète d'une rédaction", nous ne souhaitions en aucun cas la division de la simulation de vol en une branche VFR stricte et une autre purement IFR. Bien sûr l'idéal serait de pouvoir réunir les deux dans un seul logiciel - et il faut reconnaître que FS X et X-Plane tels qu'ils sont aujourd'hui s'en approchent déjà bien, à condition d'ajouter les extensions nécessaires. Mais la vision que nous avons du paysage actuel de la simulation est que les deux logiciels atteignent déjà leurs limites opérationnelles. Vouloir pousser toujours plus loin le réalisme (par exemple pour les paysages en VFR et l'ATC en IFR) demande des capacités matérielles hors de portée d'un PC domestique. D'où cette idée de deux déclinaisons d'un simulateur, avec pourquoi pas des ponts entre elles pour assurer une forme de continuité. On pourrait fort bien imaginer qu'un hypothétique "FS VFR" puisse exporter une situation ou un vol sauvegardé vers un "FS IFR", et inversement... Mais l'avantage des deux versions serait de pouvoir alléger les bases de données d'objets et de navigation, affiner les modèles de vol selon les appareils employés, et bien d'autres améliorations possibles dans un outil spécialisé mais pas un outil généraliste.
Mais nous ne perdons pas de vue non plus que la simulation, c'est autant la liberté que le réalisme. Réalisme car si voler (ou en avoir l'illusion) ne consistait qu'à bouger un joystick sans quelques contraintes (modèle de vol, réglementation) ce loisir serait bien triste et vite ennuyeux... Liberté, car on peut malgré tout s'autoriser toutes les fantaisies comme voler au-dessus de Paris, faire du rase-mottes en Boeing, un tour du monde en Piper Cub...
Nous n'avons pas la prétention au sein de la rédaction de Micro Sim de peser sur l'avenir de la simulation, ni de dicter ce qui doit être et ce qui ne sera pas. Mais comme chaque simmer est un acteur de ce débat, n’hésitez pas à nous faire part de vos remarques sur ce sujet !