Doit-on en parler ou pas ? Toutes les rédactions ont connu ce problème à un moment où à un autre. Ce peut être la publication de la photo d’un people peu à son avantage (et la période estivale n’a pas été chiche en la matière, à en croire les gros tirages de nos confrères spécialisés !) ; ou bien la mise en cause d’un haut responsable qui peut porter atteinte à la réputation du support en question ; la liste s’étend à l’infini et s’adapte à chaque magazine selon ses sujets de prédilection. Pour notre part, c’est le logiciel DCS World qui nous a posé un cas de conscience. Pas forcément dans le sens où on l’attendait : certains esprits pourraient penser que mettre en avant un avion du troisième Reich est suspect, mais ça n’est pas notre cas – d’autant qu’Eagle Dynamics a eu la bonne idée de ne pas le munir de ses emblèmes nazis. Ce sont l’avion et ses performances qui nous intéressent, pas son idéologie.
Le problème vient plutôt du contexte de ses extensions Flaming Cliffs 3 / Combined Arms / A-10C. Le champ de bataille virtuel est situé dans une région limitrophe de la Russie, où justement, depuis quelques mois, les passions et ressentiments se sont mués en opérations militaires. Le drame des populations civiles peut-il être traité dans un jeu vidéo ? Pour notre part, il a toujours été clair que la réponse à cette question précise est négative. On ne joue pas avec la guerre. En revanche on peut la comprendre, on peut en connaître le terrain et les forces des belligérants. La simulation permet de d’appréhender les systèmes d’armes utilisés, et de découvrir qu’entre des mains expertes et entraînées les équipements militaires correctement employés peuvent limiter les pertes des deux camps… Alors qu’au service de brutes elles deviennent capables des pires atrocités. Donc oui, nous parlons de DCS World et de la guerre virtuelle, oui nous en parlerons encore, mais sans jamais perdre de vue l’aspect terrifiant des conflits réels.