Ce fut l’événement du début de l’année 2011 pour tous les amateurs de sensations fortes : la publication du jeu Gran Turismo 5 (GT5) pour la console Playstation 3 (PS3) de Sony, après plusieurs années d’attente… Le programme était alléchant, avec des centaines de bolides modélisés, des circuits à foison, des graphismes à tomber par terre. Même les habitués de la simulation comme Thrustmaster ou Playseats profitèrent de l’occasion pour présenter de nouveaux produits adaptés à ce phénomène. Et pourtant, pas un mot dans Micro Sim. C’est que, malgré tous les arguments maintes fois entendus, nous peinons ici à considérer GT5 comme une simulation. L’auteur de ces lignes a eu l’occasion d’effectuer quelques tours de piste à bord de cette application : oui, c’est très beau, oui c’est immersif, oui on profite de très bon matériel… Mais il y manque toujours le petit plus qui fait basculer dans la simulation. Que ce soit un comportement réaliste des véhicules, l’usure réelle du matériel, les réglages optimisés des véhicules, l’attitude des autres concurrents, tous ces éléments demeurent absents de GT5, qui par conséquent reste de l’arcade. Un très bon produit d’arcade, mais de l’arcade quand même.
Il est toujours difficile, même après plusieurs années passées dans ce magazine, de définir exactement ce qu’est la simulation. D’autant plus qu’on constate les efforts des spécialistes du marché de la console de jeu pour combler le fossé qui sépare les deux mondes. Mais il ne faut pas pour autant dénigrer ces plates-formes, car elles peuvent provoquer des vocations de simmers : combien de néophytes ayant découvert les rudiments de pilotage grâce à GT5 et souhaitant approfondir leur passion vont franchir le pas vers des logiciels plus complexes ? Espérons qu’ils soient nombreux. N’hésitez pas à nous faire part de vos remarques sur ce sujet, car s’il peut sembler anodin aujourd’hui, il est fort possible que le mélange entre arcade et simulation soit le grand défi à relever pour les prochaines années.
Emmanuel Blanchard