Récemment une émission documentaire radiodiffusée m’a fait prendre conscience d’un étrange cas de mimétisme historique. Il en va des simulateurs de vol comme des rois du Moyen-âge : il y a ceux qui ont marqué leur époque, les mal-aimés, ceux qui ravissent le pouvoir à un héritier jugé indigne… Si l’on poursuit l’analogie avec notre discipline informatique, Microsoft Flight aurait la lourde tâche de succéder aux règnes magistraux de FS 9 et FS X : un objectif presque perdu d’avance ! Comme les Valois succédèrent aux Capétiens, la suite de la dynastie pourrait venir d’un autre éditeur tout en conservant un code (informatique, pas génétique) en commun. Nous parlons bien évidemment de Prepar3D, bâti sur les fondations de FS X mais proposant une approche plus professionnelle. Alors que Flight se révèle bien trop limité (un « simulateur-fainéant » comme les derniers Mérovingiens ?), Prepar3D se révèle riche en possibilités d’évolutions, d’autant plus qu’il est compatible avec quasiment toute la bibliothèque d’add-ons de FS X. Visiblement le pari de Microsoft de faire sacrer Flight comme héritier au trône de la simulation va tourner court ! Tout juste peut-il espérer assurer une forme de régence avant qu’un nouveau roi soit désigné… Sans oublier les prétendants d’autres dynasties, X-Plane 10 en tête, qui gagne chaque mois plus d’adeptes !
L’actualité de la simulation ne se résume néanmoins pas qu’à cet affrontement entre les ténors du vol civil. La parution très prochaine de rFactor2, les possibilités de voyage interplanétaire d’Orbiter 2010 et la petite larme nostalgique versée sur Falcon 3.0 nous rappellent dans le présent numéro que la simulation informatique peut toucher tous les domaines, aussi bien dans l’espace que dans le temps. Alors autant se faire plaisir, que l’on aime à s’évader en totale liberté ou bien que l’on cherche à coller au mieux à la réalité. Après tout, chacun simule comme il lui plaît, et pas seulement au mois de mai !
Emmanuel Blanchard