Pékinois vert

Je tiens ici à remercier Michel Buaillon, lecteur de Microsim et simmer émérite, qui m’a envoyé ses « souvenirs en l’air » édités en 2007 sous le titre Pékinois vert. Après une belle carrière à l’ALAT, l’auteur a eu l’occasion de participer aux premières expérimentations en matière d’ensemencement des nuages :

« C’était l’époque où la recherche sur les énergies nouvelles s’activait tous azimuts. Possédant pour l’instant un avion léger en location, la société me laissait entrevoir la prochaine dotation d’un bimoteur tout spécialement équipé pour chatouiller au plus près les nuages et leur cracher dedans une soupe glaciogène. J’allais donc retrouver mes chers rabattants et expérimenter les techniques de pluie provoquées.[…]

En France, en 1960, l’intérêt économique et humain de la pluie provoquée, sous ses différents aspects, recherche, production d’énergie hydroélectrique, agriculture, coopération technique avec les pays des régions arides et sèches, avait été reconnu.[…]

Je me rendis au Bourget, curieux de voir l’avion bimoteur, un Beechcraft D18S immatriculé comme par hasard F-BUPV. Buaillon Pékinois Vert, c’était quand même de bon augure. Une société de maintenance d’avions l’équipait comme un avion laboratoire. Elle renforçait les ailes et la cellule pour supporter les fortes turbulences et les givrages tenaces, installait l’oxygène et des sièges solides pour l’équipage. Dans cet avion robuste, j’allais me faire tabasser pendant cinq ans dans les cu-con, les cumulus congestus, à la recherche de la bonne isotherme pour déclencher la pluie… enfin, pas toujours. »

Merci Michel pour ce beau cadeau et sa sympathique dédicace.

Véronique Reynier